mardi 18 décembre 2007

Indices du Castor d’Eurasie sur la Basse Loue


Peuplier coupé d'un diamètre approximatif de 30 cm

Lors d'une rencontre fortuite avec un agent de l’ONCFS, j'apprends que des indices de castor ont été découverts en Basse Loue par des chasseurs de l'ACCA (ainsi que en périphérie de Dole).
Le site m'est bien connu pour la présence proche à la belle saison du Guêpier d'Europe profitant des rares berges non empierrées de la Loue. Je transmets assez rapidement l'information à un réseau de naturaliste de la zone afin qu'ils puissent se rendre sur les lieux pour confirmer cette présence.
Deux jours plus tard, la présence est confirmée et de plus l'animal est observé de plein jour sur le site!!! Chose rare quelle chance...Cet après-midi avec les observateurs, nous décidons de retourner sur le site malgré le grand froid. Des indices "fraîches" sont effectivement visible... mais pas l'animal.



Branches de peuplier coupées et transportées


Historique de la présence sur la Basse Vallée du Doubs
JP Paul écrit ses lignes en mars 2006

....Des indices d’un passage ancien de l’espèce sont alors découverts en fin d’hiver 2002 sur le secteur de la Réserve naturelle nationale du Girard, au niveau de la confluence du
Doubs avec la Loue (Jura). En 2004, des indices sont de nouveau signalés sur ce secteur sur une île à Molay (Jura). En 2005, la présence du Castor semble affirmée avec des indices dans le secteur de Petit-Noir et Longwy-sur-le-Doubs (ONCFS 2004, 2005, Paul (coord.) et al. 2005). Dans ce contexte, la Loue semble figurer parmi les prochaines rivières à être visitées par ce rongeur aquatique. ...


Comme vous pouvez le constater, moins de deux ans plus tard la chose s'est réalisée...


Biotope du site de la Basse Loue


Identification



Castor d'Eurasie (photo Patricia Huguenin)


Castor d'Eurasie (photo Patricia Huguenin)


Ragondin (photo JY Cretin)



Rat musqué (photo Patricia Huguenin)



Biologie du Castor d'Eurasie



Morphologie

Son poids est généralement situé autour de 20 kilos (peut atteindre 30 kilos)
Son corps mesure entre 80 et 90 cm de long
Ses pattes antérieures mesurent 4 cm de long pour 5 de large et sont munies de 5 doigts fort et recourbés
Ses pattes postérieures munies de 5 orteils sont totalement palmées et mesurent 15 cm de long pour 10 cm de large

Longévité en milieu naturel

Le castor vit en moyenne entre 7 et 8 ans

Statut de protection

Le castor est protégé au niveau national depuis 1981, sa destruction, capture, détention et commercialisation sont, entre autres, formellement interdits. Il est aussi protégé par des textes européens et figure à l'annexe 3 de la convention de Berne et aux annexes 2 et 4 de la Directive "habitats".

Régime alimentaire

Son régime alimentaire est exclusivement végétarien (écorces, jeunes, feuilles, herbe, fruits…). Parmi les arbres, les saules et les peupliers sont particulièrement recherchés. Un castor adulte consomme environ 2 kg de matière végétale par jour.

Vie sociale

La famille est la base de la vie sociale. Elle est composée généralement d'un couple adulte, de jeunes de l'année et de ceux de l'année précédente. Les naissances ont lieu en mai avec en moyenne 2 jeunes annuellement par portée. A leur naissance, les jeunes peuvent peser jusqu’à 700 g et restent dans le gîte jusqu'à généralement l'âge de 6 semaines.

Territoire


Une famille occupe un territoire qui varie de 500 m à 3 km de cours d'eau en fonction de la richesse du milieu et de l’étendue de l'espace favorable. Ce territoire englobe les berges attenantes.

Gîte

Généralement le Castor d’Eurasie ne construit pas de barrage. Son gîte peut prendre différentes formes en fonction de la texture des berges : terrier, hutte de berge. Son gîte dispose d’une entrée sous le niveau de l’eau suivi d’un court tunnel débouchant dans une « chambre » hors d’eau, obscure et tapissée d’une litière de petits morceaux de bois.


Le prochain à abattre...

vendredi 14 décembre 2007

L'histoire d'un couple de Harle bièvre

Ce matin lors d'un passage à Falletans sur la Corne des Epissiers, j'ai constaté la présence d'un couple de Harle bièvre. Jusque là rien de bien surprenant me direz vous mais ce couple me rapelle cependant une bien belle histoire du début d'année.


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Découverte d’une femelle de Harle bièvre (mergus merganser) avec une nichée à Dole (39)


Observations
Le 16 mars 2007, Charles P. en allant travailler en vélo découvre sur le canal du Rhône au Rhin entre Brevans(39) et Dole (39), une femelle de harle bièvre ( mergus merganser) avec ses canetons. L’observation rapide sans matériel optique est réalisée à environ 200 mètres en aval du pont de Brevans en bordure du vélo-route principal axe de promenade citadine des habitants dolois. Le canal à cet endroit est particulièrement dégagé et sans végétation riveraine, ce qui a évidement facilité l’observation. Dès son arrivée au bureau, l’information circule via un message sur mon téléphone portable et à mon adresse email. Déjà occupé sur le terrain et sans réaliser immédiatement l’importance de l’observation, je décide de me rendre sur le site le lendemain. Une première recherche est réalisée le matin tôt avec un aller /retour à pieds Brevans/ Dole/ Baverans(39) en cherchant sur un ruisseau qui longue le canal et où l’espèce aurait pu trouver refuge mais reste vaine. Une deuxième tentative est réalisée en fin de journée sur le même parcourt et s’avère négative elle aussi. Ensuite durant une dizaine de jours et à raison d’un passages tout les deux à trois jours en périphérie de la zone d’observation, je n’observe pas cette famille de harle tout comme Charles qui de son coté fréquente quotidiennement les bords du canal pour se rendre au travail. Rien de bien surprenant que nous n’aillons pas retrouvé les oiseaux , car le 27 mars en fin de journée, je découvre sur la commune de Falletans(39), (lieu dit la Corne des Epissiers) cette famille de harle. Les oiseaux sont particulièrement mobiles au moment de l’observation est descendent le cours du Doubs en direction de Dole. Je retrouve environ une heure plus tard la famille perchée sur une grosse branche d’un arbre mort immergé au niveau de Azans(commune de Dole). J’observe tranquillement en restant suffisamment discret dix canetons blottis contre leur mère très à l’affut du moindre dérangement. Voulant réaliser un cliché, je tente une approche au travers d’un buisson de saule mais mon approche ne reste pas inaperçue et fait fuir la femelle suivi par toute sa progéniture. Ils traversent le Doubs de part en part dans une zone relativement calme mais avec cependant du courant sans dériver et se cachent bien vite à couvert le long de la berge située du coté des « Prés d’Assaut ». Dès mon retour à la maison, je signale par message téléphonique et mail à Charles ainsi qu’à Joël G. mon observation en leur donnant les détails suffisants afin qu’ils puissent rechercher les oiseaux le lendemain. Le 28 mars en milieu d’après-midi, Joël me signale qu’il a retrouvé les harles sur le site signalé hier au soir mais avec peine car la famille sait parfois rester discrète. Les oiseaux étaient situées comme le 27 mars du coté de la petite route allant de Dole à Falletans sous des buissons surplombant le cours de la rivière à la recherche de nourriture. Le 01 avril en milieu d’après-midi, je recherche de façon spécifique l’espèce du coté des « Prés d’Assaut » dans un bras du Doubs alimenté par la rivière là ou le 17 mars j’avais perdu de vue la petite famille. Bingo, vers 16h00, j’entends le cris caractéristique de la femelle donnant l’alerte à ses canetons et je vois sortir des buissons toute la famille. Je ne constate pas de changement notable dans la taille des canetons qui traversent derrière leur mère le Doubs pour neuf d’entre eux alors qu’un (peut-être le plus malin ?) se laisse bien tranquillement transporté sur le dos de sa mère. L’observation est franchement superbe et je réalise quelques photos au travers de ma longue vue afin d’avoir un souvenir de cet instant rare et quelque part magique. Lorsque la famille est sur l’autre berge ( du coté de la route menant de Dole à Falletans) , ils se mettent en quête de nourriture à l’instar de leur mère : ils mettent la tête sous l’eau avant de plonger en zone profonde et calme durant plusieurs secondes avant de réapparaitre à la surface. De façon spontanée , ils plongent en ligne comme pour faire une toile auxquels les menus fretins ne sauraient se sortir, et à deux reprise je constate qu’un des jeunes harles ressort de l’eau avec un petit poisson blanc dans le bec qu’il avale bien vite car poursuivi par ses frères et sœurs. Je reste ainsi à observé la famille en quête de nourriture durant environ une heure en constatant que la femelle toujours très à l’affut du moindre dérangement et ses jeunes remontent insensiblement le cours de la rivière en restant au bords de la rive sous des buissons. Après cette période d’activité intense, la petite famille se mets au sec sur la branche d’un saule émergeant du cours de la rivière pour se reposer. Le 02 avril, je découvre de nouveau la famille harle à Falletans sur la Corne des Epissiers. Tout le monde est au repos en bordure de gravière à découvert. Les jeunes sont en partie dissimulé sous leur mère et ceux qui n’ont pas trouvé de place sont blottis contre les flancs de l’adulte. Durant les 30 minutes environ ou je reste sur le site, je ne constate aucun mouvement. Jusqu’au 20 avril la famille reste discrète malgré ma présence quasi quotidienne sur la Corne des Epissiers. C’est Charles en allant travailler comme chaque jour qui découvre la famille quelques kilomètres en amont des sites habituels juste en aval du pont traversant le Doubs à Brevans. La famille ne comporte alors plus que 9 jeunes dont l’âge avoisine 6 à 7 semaine. Par la suite cette famille de harle ne sera pas retrouvée, et au jour où j’écris ces lignes tout laisse à supposer que les jeunes volent de leurs propres ailes.



Discussion-Conclusion
Lors de l’observation du 27 mars, la taille des canetons observés fait penser qu’ils pourraient déjà avoir trois semaines, et donc qu’ils seraient nés aux environs du 5 mars. Paul Geroudet (1999) dans son ouvrage « Les Palmipèdes d’Europe » retrace la reproduction du harle bièvre avec des pontes réalisées au plus tôt à la mi-avril et une incubation de 32 à 35 jours. L’éclosion « normale » des jeunes canetons devraient donc se situer à la mi-mai.
Les harles dolois sont de fait particulièrement précoce avec entre deux et deux mois et demi d’avance sur un cycle de reproduction normal. Il est également intéressant de noter qu’il s’agit probablement du premier cas de reproduction avérée de l’espèce en Basse Vallée du Doubs.




mardi 11 décembre 2007

Comptage anatidé de décembre

Avec une semaine d'avance pour des raisons de disponibilité, j'ai réalisé le comptage des anatidés hivernant sur la Basse Vallée du Doubs samedi 08/12.


Voici les résultats de ce comptage:

Grèbe castagneux: 16
Grèbe huppé: 33
Grand cormoran: 166
Cygne tuberculé: 69
Canard chipeau: 18
Sarcelle d'hivers: 125
Canard colvert: 259
Fuligule milouin: 168
Fuligule morillon: 2
Gallinule poule d'eau: 18
Foulque macroule: 166
Grande aigrette: 7
Héron cendré: 36

Pour un total de: 1083 oiseaux



Lors de cette journée consacrée uniquement à l'oiseau, j'ai également eut la chance d'observer un milan royal sur la commune de Petit-Noir ainsi qu'une pie grièche grise sur la Réserve Naturelle de l'ile du Girards à Gevry. Les deux espèces sont rare sur la Basse Vallée du Doubs en hivers et en ce qui concerne la pie grièche grise il s'agit de ma première observation sur le site de la Réserve des Girards depuis plus de 10 ans...


Voici les graphiques retraçant les comptage sur cette zone depuis l'année 2001:


















lundi 3 décembre 2007

Butor et bihoreau

Ce soir, juste avant le coucher du soleil, le butor étoilé observé hier était encore bien visible depuis le bord de la route bordant le site de la Corne des Epissiers à Falletans (39). Va t il entamé un hivernage complet comme j'ai pu le constaté l'hiver dernier? Affaire à suivre...


Signalons également le passage nocturne de 4 Bihoreau gris venant de la colonie hivernante de Dole et se déplaçant en direction de la zone humide dite du "Temple".
Il est remarquable que les déplacements hivernaux soient toujours effectués en suivant le même axe: les oiseaux suivent la bordure forestière du Massif de Chaux. La lisière leur sert-elle de guide ?
Il est intéressant également de signaler que généralement les oiseaux lancent leur cris rauques lors de leur arrivée sur le site alors que tout au long de leur trajet (encore très mal connu) nocturne ils restent muets.
Depuis quelques années maintenant, j'ai remarqué que la zone principale de nourrissage de cette espèce en hivers est située sur ce site. Pourquoi? Je n'en ai pas la réponse mais je pense que le facteur de bras mort alimenté par des sources (et donc qui ne gèle pas même par -15°C) est probablement très important, tout comme la disponibilité en nourriture.




Le site de reproduction de ce héron à Dole est le seul connu à ce jour en Franche-Comté et son contexte urbain en fait un site quasiment unique en France. Le Bihoreau gris fait partie du cortège d’espèces ayant servi de critère à la désignation de la Basse Vallée du Doubs au titre du réseau européen NATURA 2000. Malheureusement le site est actuellement en pleine reconversion avec un aménagement de parking automobile. Les nombreux courriers, rencontres et recommandations réalisées en début d’année sont resté vains et une intervention a été nécessaire pour faire stopper les travaux durant la période de reproduction. Gageons que cette espèce patrimoniale puisse être protégée comme il se doit … une action de protection est peut-être en cours … restons vigilant !!!


Biologie du Bihoreau gris

Activité :
Le bihoreau est un oiseau qui se déplace généralement au crépuscule et se nourrit la nuit. La journée, il ne bouge pas beaucoup, sauf en période de nourrissage des jeunes où l’activité diurne peut parfois être importante.

Alimentation :
Cette espèce paludicole consomme principalement des poissons (entre 1/3 et 1/2 du régime alimentaire), des amphibiens de petite taille et des insectes aquatiques.

Habitat :
Les sites fréquentés pour la recherche de nourriture sont des cours d’eau possédant des zones peu profondes. L’existence d’une colonie est donc directement liée à la présence de ce type de milieu humide.

Reproduction :
Le bihoreau niche souvent en compagnie d’autres espèces d’Ardéidés, en périphérie des milieux humides, dans des arbres au feuillage épais. Quelques cas sont toutefois connus dans des pinèdes. Le nid, constitué de branchettes sèches, est relativement solide surtout lorsqu’il est utilisé d’année en année. Il est le plus souvent situé dans une fourche formée par deux branches. La ponte est déposée fin avril et comporte 4 œufs. L’incubation débute dès le premier œuf et dure 21 jours. Les jeunes séjournent 3 à 4 semaines au nid et volent après 7 à 8 semaines.

Migration :
Les bihoreaux gris (les jeunes en particulier) se dispersent largement après la nidification. La migration d’automne se déroule d’août à octobre, de nuit et en groupe. Les oiseaux migrateurs hivernent au sud du Sahara, principalement au niveau de l’équateur. La migration prénuptiale débute fin mars avec un pic à mi-avril.

Bibliographie :
« Grands échassiers, Gallinacés, râles d’Europe » Paul Géroudet 1994, éditions Delachaux et Niestlé

mésange à longue queue et butor étoilé

Hier matin lors d'un rapide passage à Falletans (39) sur la Corne des Epissiers, j'ai eu la chance de pouvoir observer un butor étoilé assez bien visible depuis le bord de la route bordant le site coté Forêt de Chaux. Depuis mon poste d'observation, une troupe de mésange à longue queue est venue également faire une démonstration d'adresse juste au dessus de ma tête ...qu'elle chance d'observer à moins de trois mètres une mésange avec la tête parfaitement blanche (ssp caudatus) mais malheureusement je n'avais pas d'appareils photos sous la main ...