Ce soir, juste avant le coucher du soleil, le butor étoilé observé hier était encore bien visible depuis le bord de la route bordant le site de la Corne des Epissiers à Falletans (39). Va t il entamé un hivernage complet comme j'ai pu le constaté l'hiver dernier? Affaire à suivre...

Signalons également le passage nocturne de 4 Bihoreau gris venant de la colonie hivernante de Dole et se déplaçant en direction de la zone humide dite du "Temple".
Il est remarquable que les déplacements hivernaux soient toujours effectués en suivant le même axe: les oiseaux suivent la bordure forestière du Massif de Chaux. La lisière leur sert-elle de guide ?
Il est intéressant également de signaler que généralement les oiseaux lancent leur cris rauques lors de leur arrivée sur le site alors que tout au long de leur trajet (encore très mal connu) nocturne ils restent muets.
Depuis quelques années maintenant, j'ai remarqué que la zone principale de nourrissage de cette espèce en hivers est située sur ce site. Pourquoi? Je n'en ai pas la réponse mais je pense que le facteur de bras mort alimenté par des sources (et donc qui ne gèle pas même par -15°C) est probablement très important, tout comme la disponibilité en nourriture.

Le site de reproduction de ce héron à Dole est le seul connu à ce jour en Franche-Comté et son contexte urbain en fait un site quasiment unique en France. Le Bihoreau gris fait partie du cortège d’espèces ayant servi de critère à la désignation de la Basse Vallée du Doubs au titre du réseau européen NATURA 2000. Malheureusement le site est actuellement en pleine reconversion avec un aménagement de parking automobile. Les nombreux courriers, rencontres et recommandations réalisées en début d’année sont resté vains et une intervention a été nécessaire pour faire stopper les travaux durant la période de reproduction. Gageons que cette espèce patrimoniale puisse être protégée comme il se doit … une action de protection est peut-être en cours … restons vigilant !!!
Biologie du Bihoreau grisActivité :
Le bihoreau est un oiseau qui se déplace généralement au crépuscule et se nourrit la nuit. La journée, il ne bouge pas beaucoup, sauf en période de nourrissage des jeunes où l’activité diurne peut parfois être importante.
Alimentation :
Cette espèce paludicole consomme principalement des poissons (entre 1/3 et 1/2 du régime alimentaire), des amphibiens de petite taille et des insectes aquatiques.
Habitat :
Les sites fréquentés pour la recherche de nourriture sont des cours d’eau possédant des zones peu profondes. L’existence d’une colonie est donc directement liée à la présence de ce type de milieu humide.
Reproduction :
Le bihoreau niche souvent en compagnie d’autres espèces d’Ardéidés, en périphérie des milieux humides, dans des arbres au feuillage épais. Quelques cas sont toutefois connus dans des pinèdes. Le nid, constitué de branchettes sèches, est relativement solide surtout lorsqu’il est utilisé d’année en année. Il est le plus souvent situé dans une fourche formée par deux branches. La ponte est déposée fin avril et comporte 4 œufs. L’incubation débute dès le premier œuf et dure 21 jours. Les jeunes séjournent 3 à 4 semaines au nid et volent après 7 à 8 semaines.
Migration :
Les bihoreaux gris (les jeunes en particulier) se dispersent largement après la nidification. La migration d’automne se déroule d’août à octobre, de nuit et en groupe. Les oiseaux migrateurs hivernent au sud du Sahara, principalement au niveau de l’équateur. La migration prénuptiale débute fin mars avec un pic à mi-avril.
Bibliographie :
« Grands échassiers, Gallinacés, râles d’Europe » Paul Géroudet 1994, éditions Delachaux et Niestlé